01/04/2009
LA VIE...
Elle passe glisse et fout le camp
Se rit de la fièvre des amants
Ignore les rêves des enfants
Se perd en marge des océans.
Elle se disperse au gré du vent
S’amuse parfois de temps en temps
Pousse les vieillards au firmament
Se perd dans le verbe rouge sang.
Elle saigne avide les faux semblants
Laisse de côté les jours d’avant
Fait la morale aux singes savants
Se perd dans la mémoire des gens.
Elle colle aux vertiges troublants
Se love aux branches des amours d’antan
Sanglote aux fleurs des rosiers tremblants
Se perd dans la rage des torrents.
Tout bas pourtant sans faire de bruit
Dans les chaumières les galaxies
Au fond des yeux et au bord du cri
On se dit qu’elle est belle, la vie…
Le 26/03/2009
14:12 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : vive la vie
17/03/2009
LE MANQUE...
En avalanche en sortilèges
En mascarade en bousculades
En souvenir et en arpèges…
En frôlements et en œillade
En frissons en gémissement
En vertiges et en cavalcade…
… Le manque de son corps
Fait partie du décor…
En nuits trop blanches en matins gris
En glaive privé du fourreau
Sans ses lèvres source de vie…
Sans l’odeur du grain de sa peau
En frayeur pâleur tremblements
Sans trace d’Elle ou de ses eaux…
… Le manque de son corps
Fait partie du décor…
Fabrice. Le 17/03/2009
20:08 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie
10/03/2009
A L'ARRACHE...
A l'arrache, en catimini,
En faisant semblant l'air de rien
Arpenter encore le chemin
S'accrocher aux mirages de la vie...
Dévorer les nuages manger les océans
Ecraser la terre grasse de ses mains nues
Savourer ses lèvres à bouche que veux-tu
Oublier l'opulence savoir être un manant...
Ne pas penser ne pas crier, vouloir !
Ne pas pleurer juste rire aux éclats
Gommer les quêtes et prendre son bras
L'accompagner sur la route de l'espoir...
Rien que rester debout face au monde
Cracher sur les haines et sur les peurs
Raccommoder les plaies béantes du coeur
Et vivre sans avoir peur de danser la ronde...
Photo de Céline Bast. Texte de Fabrice. Le 09/03/2009
22:46 Publié dans Mes poèmes pour Elle | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : vive la vie
26/02/2009
Instantané de vie 38 - MES ARBRES...
Avant...
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On fait du mal à mes arbres... Je suis rentré du boulot... On ne m'a pas prévenu... Aucun courrier... Mes trois pins maritimes n'ont plus leurs branches ni leurs têtes. Et bientôt le sol sera lisse comme la paume de la main. Le bouleau a disparu. Mon rhododendron étouffe sous des tonnes de branchages. Mon origan a disparu, les plants de myrtilles aussi, et les fraises des bois. Tout est bouleversé. Les cèpes ne pousseront plus, tant pis pour les prochains propriétaires. Ils auront du joli gazon coupé au ciseau... Pas un brin d'herbe plus haut que l'autre... Surtout pas...
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Mes arbres j'allais les quitter de toute façon, mais les perdre ainsi me fait mal. Ils ont vu rire et jouer mes enfants, les ont protégés du soleil. Et moi je me greffais à leur écorce quand mon coeur explosait de tristesse. J'ai écris des milliers de mots en les respirant. Le cerisier est encore debout, mais il ne sera pas en fleurs cette année...
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J'évite de regarder par la fenêtre, ça pue la mort...
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C'est la règle aux H.L.M., tu as juste le droit de payer et d'obéir. Et Monsieur H.L.M. ne rate jamais une occasion pour te dire que tu n'es pas chez toi. Tu es juste toléré...
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Oui mon amour, il est temps que je parte, que j'aille vivre chez nous... Tu vois, plus personne ne veut de moi ici et c'est bien ainsi...
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Ici, ce n'est même plus une grotte. C'est un caveau funéraire oublié dans un cimetière abandonné...
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Après...
Fabrice. Le 26/02/2009
22:19 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : vive la vie
23/02/2009
DEUX...
Coucher de soleil - Fabrice
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Deux épaves fringantes accrochées
Au varech au goëmon
A la chanson des îles
Aux roches écartelées...
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Deux galets encore ensommeillés
Dans le rugissement des typhons
Dans l'absurdité des villes
Dans les remparts des plages rêvées...
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Deux goëlands voraces affamés
Agrippés au mât d'artimon
Giflés par les vagues indociles
Tenaillés par la faim de l'être aimé...
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Deux sirénéens perdus torturés
A la frange des océans mutins
A la lisière des senteurs subtiles
Aux carrefours des mers déchaînées...
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Deux mutants aux pieds palmés
Qui se cachent aux yeux des humains
Qui se terrent dans des rades inconnues
Qui s'aiment dans les tempêtes retrouvées...
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Fabrice. Le 23/02/2009
19:30 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : vive la vie
22/01/2009
Instantané de vie 37 - Ecorché vif.
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Ecorché vif, écorché vif, comme un aigle sans aire ou un loup solitaire. Ecorché vif, les souvenirs comme de la glu, les enfants qui arrachent les tripes, les hommes qui bêlent, les femmes qui se font cruelles, les rideaux qui se déchirent, le bâton au théâtre qui frappe les trois coups.
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Ecorché vif, la comédie humaine qui perdure, la bêtise qui s’installe, l’inquisition qui se régale, les trop maigres et les trop gras, les borgnes et les aveugles, les sourds et les muets, les dirigeants de pacotille, les enfants à toutes les sauces, les retraités à la poubelle, les chômeurs aux Assises, les sans-papiers dans les camps, les SDF à la guillotine, les étoiles qui refleurissent aux boutonnières, ma main dans ta gueule et mon pied au cul !
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Ecorché vif, écorché vif, la peau qui se ratatine, les poings qui se serrent, les cœurs qui saignent, les membres qui s’atrophient, les gorges qui s’étouffent, les cris qui meurent, les enfants morts-né, les vies en jachère, les morts en promo, les naissances à la carte, les Pierrots vêtus de noir, les Arlequins sans Arlequines, les Lagardère sans bosse, les Robin sans carquois, la liberté sans ailes, l’égalité quand ça t’arrange, la fraternité au karcher, mon crachat sur ton pif et ma gerbe sur ton costard !
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Ecorché vif, écorché vif, et ça fait mal et ça fait peur et ça fait froid. Ecorché vif, écorché vif, mon amour ma princesse, serre-moi fort, serre-moi encore, fais-moi aimer l’aurore, mon amour serre-moi encore, nourris-moi de tes baisers, serre-moi encore plus fort, colle ta peau sur la mienne, offre-moi tes sortilèges, tes mille et une nuits, Samarcande et Brocéliande, enivre-moi de tes eaux limpides, mon amour, mon amour, serre-moi, serre-moi encore…
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Fabrice. Le 21/01/2009
19:43 Publié dans Etats d'âmes | Lien permanent | Commentaires (17) | Tags : vive la vie
14/01/2009
Trente années trop nues...
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Trente années poussière
Trente années perdues
Trente années lumière
Trente années trop nues.
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Le sang qui se glace
Des plaintes fugaces
Les regrets enfouis
Faubourgs de Paris.
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Des yeux en amande
Des esses qui pendent
Les joies effacées
Revoir Quimperlé.
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Trente années misère
Trente années foutues
Trente années galère
Trente années trop nues.
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Des châteaux de sable
Des impondérables
Rivage à l’aurore
Des Côtes-du-Nord.
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Des sommeils profonds
Des goûts de moissons
Les enfants qui jouent
Le bois de Saint-Cloud.
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Trente années polaires
Trente année de glu
Trente années pépère
Trente années trop nues.
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Des hordes sauvages
Des faims de carnage
Les filles qui rient
Pigalle à minuit.
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Des roses trop blanches
Des parents qui flanchent
Les femmes cruelles
La rue Saint-Armel.
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Trente années soupière
Trente années de rue
Trente années vestiaire
Trente années trop nues.
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Des trottoirs qui brillent
Des yeux qui scintillent
La roulette russe
Le Marché aux Puces.
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Des rêves qui plombent
Des parfums de tombes
Les maisons qui pleurent
C’est par où Ploemeur ?
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Fabrice. Le 08/01/2009
19:37 Publié dans Mes poèmes | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : vive la vie
31/12/2008
Instantané de vie 36 - Les loups et les lumières.
Regarde-les les lumières… Regarde-les bien… Par paquets, par bourrasques, elles t’explosent à la gueule ! C’est Noël ! Le Nouvel An ! Oyez oyez, gentes dames et messires, jouvenceaux et jouvencelles… L’année va être nouvelle… Nouvelle ?
Le vent d’hiver s’engouffre sous les cartons, les poings se serrent au fond des poches trouées, les yeux rient ou bien pleurent sous les guirlandes…
Mon beau sapin roi des forêts, et la merde reine des grandes surfaces ! Les loups s’agitent dans leur tanière, la faim gronde dans leurs estomacs noués, et ça brille de partout…
Ca crépite et ça pétille, champagne et bougies Coca-Cola, homards et belles américaines, sans domicile mais la ville s’illumine… Il faut oublier…
Et le loup ronge son os, cherche l’eau et la chaleur d’un feu, une louve auprès de laquelle il ferait bon dormir. «Auprès de ma blonde…»
La poussière encrasse nos yeux et nos narines, nous ne voyons plus rien, notre odorat est mort, mais c’est le Nouvel An, Il est né le Divin Enfant… Celui-là est sacré, les autres on s’en moque… On s’habitue…
Une année nouvelle ? Vous êtes sûrs ? Je ne vois pas de différence avec les autres, si ce n’est que les injustices, la misère et la faim progressent à grandes enjambées… Si ce n’est que justice, liberté, partage et démocratie ne sont plus que des mots vidés de leur sens primal.
Les loups montrent leurs crocs, ils espèrent en la meute… Ils se disent :
«Et si on éteignait les lumières ?»
Je sais, le loup que je suis se répète un peu… Alors à vous tous qui passez par là, cette année 2009, qui n’est pas plus nouvelle que les autres, je vous la souhaite bonne et heureuse… Avec tout mon amour…
Et je retourne auprès de ma louve, car là est ma demeure, bien au chaud, blotti lové, dans une autre dimension…
Le 31/12/2008
15:42 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : vive la vie
15/12/2008
Comme un loup...
14:43 Publié dans Elle | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : vive la vie
19/11/2008
BERGES...
20:02 Publié dans Mes poèmes pour Elle | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : vive la vie